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Libération

Monica Seles, simple drameMalgré un retour courageux, l'ex-enfant prodige reste mal aimée.

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publié le 27 mai 1998 à 2h17

Monica Seles jouait sur le Central depuis quarante-trois minutes

quand le maigre public manifesta enfin avec enthousiasme. La joueuse américaine née en Yougoslavie, tête de série n°6, venait enfin de perdre son service. Elle menait 6-0, 5-0, jouant très bien, prenant des risques insensés, volleyant au milieu de court, cherchant toujours courageusement le coup gagnant. L'Australienne Annabel Ellwood gagna son propre service derrière et ne perdit que 6-0, 6-2. Bûcheronne. Il n'y avait pas d'hostilité particulière du public dans ses encouragements à l'adversaire de Monica Seles ­on soutient toujours la plus faible­, mais il ne vibrait aucunement en faveur de l'Américaine. A partir de 1990, Monica Seles a commencé à tout gagner (sauf Wimbledon), à taper comme une bûcheronne et plus fort que tout le monde en poussant des petits cris ­agaçants­ chaque fois qu'elle frappait la balle. Elle a ainsi acquis à 16 ans (elle est née le 2 décembre 1973), à partir de quelques détails, la réputation d'une garce et, à part quelques fans, a suscité l'antipathie générale. Et rien de ce qui lui est arrivé depuis n'y a rien changé.

Le 30 avril 1993, lors d'un tournoi à Hambourg, elle est poignardée par un déséquilibré qui souhaite que Steffi Graf retrouve la place de numéro un mondiale que l'Américaine occupe solidement. Monica Seles ne reprendra la compétition que fin 1995, et la justice allemande se montre clémente envers son agresseur. Son entraîneur a toujours été son père, lequel, malade, dé