Il y a des produits de l'école américaine Nick Bolletieri qui
s'exportent bien et résistent à l'usure du temps. Il y en d'autres qui semblent périmés avant même d'avoir déjà pleinement «servi». La Française Mary Pierce, 11e mondiale, éliminée au deuxième tour par l'Espagnole Magui Serna 7-5, 6-2, en est l'exemple probant. En 1994, elle était finaliste à Roland-Garros. Elle n'avait que 19 ans et les terrains du monde entier frémissaient à l'idée de recevoir la dernière merveille du «fabriquant» Bolletieri. Le succès de Pierce à l'Open d'Australie l'année suivante allait entretenir l'illusion. Mais au fur et à mesure des matchs que la Française disputait, sa fragilité se faisait jour. Puis la machine à tout broyer s'est enrayée. Loin d'être inoxydable, elle présente déjà de sérieux points de rouille. Et le plus désolant, c'est que le déréglement soit survenu de l'intérieur. Possèder tous les coups du tennis dans sa raquette, ne suffit pas. Les utiliser à bon escient demande une certaine intelligence de jeu dont Mary Pierce n'est pas pourvue. Devant Serna hier, elle n'a jamais su changer de rythme, jamais su modifier sa tactique. Tout simplement omis de s'adapter à son adversaire, «très bonne sur terre battue (...) qui a joué un match fantastique, son meilleur tennis», selon les mots de la Française. Pierce a triomphé il est vrai dans dix tournois dont deux en 1998: à l'Open gaz de France en février et à Amelia Island en avril depuis ses débuts professionnels en mars 198