De l'Uruguay aux Etats-Unis, quinze épisodes pour récolter l'écume des jours de Coupe du monde dans les pays qui l'ont organisée.
Plaza Italia est bondée. Les camions-bennes versent leur flot de supporters en rouge venus fêter au centre-ville la qualification du Chili pour le Mondial 1998. A l'écart des pétards et des danses effrénées, Eduardo se tient près de son fils Diego pour communier avec la foule en liesse. Comme si l'équipe nationale venait de remporter la Coupe du monde. «On pourrait le croire, dit en souriant le vieil homme. C'est juste cette ambiance de fête qui rend tout le monde heureux. J'ai l'impression de revoir les défilés interminables de juin 1962. Lorsque l'on avait battu l'URSS à Arica. Une véritable marée humaine avait accompagné l'équipe dans cette ville de l'extrême nord.» Diego boit les paroles de son père. «C'était une aventure extraordinaire, le meilleur football que nous ayons jamais joué. C'était le Mundial des Pelé, Didi, Vava, Garrincha, Di Stefano, Yachine, des stars mondiales que notre petite équipe nationale avait respectueusement su côtoyer. Bien sûr, nous n'avions pas gagné, mais terminer troisièmes d'une telle compétition après avoir battu la Yougoslavie, fut un cadeau extraordinaire pour le garçon que j'étais.»
Tremblement de terre. Isolé à l'autre bout de la terre, tout en longueur derrière l'immense cordillère des Andes, le pays avait misé très gros sur ce rendez-vous planétaire. «Le Chili a pensé organiser le Mundial da