Casablanca, envoyé spécial.
Omniprésent contre la Belgique, Bixente Lizarazu, 28 ans, détonne balle au pied mais aussi par ses propos. Après une saison de doute au Bayern de Munich, le Basque compte sur la Coupe du monde pour se réconcilier avec «son» football, tout en portant sur son sport un regard lucide. Entretien avant Maroc-France ce soir.
Qu'est-ce qui vous fascine dans le football?
Môme, j'étais un fondu de sport, et je le suis resté. Je voulais déjà en faire mon métier et en vivre. Mon désir, c'était d'être soit Borg, soit Pelé. C'est dans le foot que je suis le plus doué, c'est ça qui me permet de me sentir bien dans ma peau. Je me lève le matin, je me dis que mon corps répond présent et fonctionne bien, voilà l'essentiel. Puis dans le jeu lui-même et ses sensations uniques; des actions où on se sent des ailes, une communion avec le public, des victoires et des défaites. C'est important les défaites: elles offrent les sentiments les plus nobles et cimentent de grandes amitiés. Elles apprennent beaucoup plus que les victoires. La victoire, c'est à tout le monde: tout le monde vous l'arrache, tout le monde a envie de la partager. Pas la défaite.
C'est là aussi que l'on s'aperçoit que le foot n'est pas si collectif que ça.
On y est jugé individuellement. Et de plus en plus. Le collectif a tendance à disparaître. Les équipes changent d'une année sur l'autre, et les relations entre joueurs sont de moins en moins mises en valeur. C'est une er