Avec une vitrine comme Roland-Garros, le plus prestigieux, et de
loin, de tous les tournois sur terre battue, la logique voudrait que la France du tennis fût la plus colorée au monde. Et pourtant" Si l'on venait à parler de la construction de l'Europe de la terre battue, la France aurait fort à faire pour satisfaire aux quotas! Dans ce match-là, elle est écrasée à plate couture: bonne avant-dernière avec 18% seulement de courts en terre battue, sur l'ensemble des terrains officiellement recensés en France (6 000 sur 33 000). Elle ne devance que péniblement l'Angleterre (15%), alors que l'Allemagne affiche un éclatant 98%, l'Espagne et la Hollande 90%, la Belgique 87%, la Suisse 79% et l'Italie 73%. Même la Suède compte 50% de ses courts extérieurs en terre battue.
Pionnière de cette surface à la fin du siècle dernier, lors de l'apparition du tennis en Europe continentale, la France a payé le prix du choix «tout béton» qui s'est imposé dans l'engouement suscité par le tennis au milieu des années 70. «Quand le boom du tennis est arrivé, souligne Alain Guelfi, directeur de l'équipement à la Fédération française de tennis, les terrains se sont mis à apparaître dans tous les coins de France, jusque dans les plus petits villages. La FFT lança son opération 5 000 courts (qui allait être doublée ensuite, NDLR), et il parut plus facile et moins cher aux communes et aux clubs de faire construire des terrains en dur.»
L'arrivée du béton poreux. L'offensive du ciment contre la terre avait,