Dans le dernier carré du tournoi masculin cette année, il y a un
brelan d'Espagnols. Tous sont têtes de série: Carlos Moya, n°12, Alex Corretja, n°14, et Felix Mantilla, n°15. Tous ont moins de vingt-cinq ans. Et tous ont, bien sûr, poussé sur la terre battue. Corretja, qui affronte aujourd'hui le Français Cédric Piloine, ne s'étonne nullement de cette présence ibérique massive. «Nous nous entraînons toute l'année sur cette surface. Il est normal que cela finisse par porter ses fruits. De plus, nous travaillons très dur depuis longtemps, et nous accumulons de l'expérience.» Sergi Bruguera, deux fois vainqueur de l'épreuve en 1993 et en 1994 (et finaliste l'an passé), et Alberto Berasategui, finaliste 1994, ne lui donneront pas tort. «On a de bons coaches, un bon entraînement, ajoute Corretja. C'est le secret de notre réussite.»
Moya, qui joue aujourd'hui contre Mantilla, apporte un léger bémol aux propos de son compatriote sur l'amour de la poudre ocre. «Je ne me considère pas comme un spécialiste de terre battue», prétend-il. Sa finale perdue contre Pete Sampras à l'Open d'Australie (sur surface rapide) en 1997 confirme ses dires. Mais il reconnaît volontiers que, «pour des Espagnols comme nous, on a peu de chance de gagner en tennis couvert ou sur herbe». Hormis Moya, quelque peu à part dans le moule des joueurs ibériques, eu égard à une palette de coups un peu plus élaborée que des balles hautes liftées en coups droits et revers, Roland-Garros représente l'absolu pour les