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Libération

Zidane n'aura pas son raï. Un agent du joueur refuse la mise en vente d'un CD en son honneur.

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publié le 5 juin 1998 à 5h06

Il y a les «grandes» chansons footballistiques, lancées à coups

d'études de marché. Des hymnes aux dieux du football où chaque mot est pesé par des spécialistes du marketing. Et il y a les petits coups de coeur, loin des usines commerciales qui charrient les produits du Mondial. Retour en mars dernier, à Paris. Nous sommes dans un ancien deux pièces du boulevard Barbès, transformé en bureau d'un producteur de musique maghrébine. Sur la cheminée, une chaîne hi-fi lâche ses décibels de raï: «Zizou, Zizou, Zizou/ Zidane, Zidane, Zidane"» Face au producteur Saïd Dadouche, les chanteurs Cheb Kouider Bensaïd, Cheb Tarik et Cheb Rabah sont contents de leur effet mais ont les yeux fatigués d'une nuit blanche passée dans un studio de Levallois. A la manière raï, avec vista et trouvailles, ces trois seconds couteaux de la musique d'Oran viennent de boucler en moins de 24 heures une chanson en hommage au meneur de jeu de l'équipe de France, Zinédine Zidane. Les «coups» de Dadouche. Au départ de l'aventure, on trouve le malicieux producteur Saïd Dadouche. Il rumine le projet depuis quatre mois. Kabyle, comme Zidane, il est venu d'Algérie en 1965. De vendeur de disques à producteur, en trente ans de show-biz communautaire, l'ancien ouvrier Saïd Dadouche ne vit que par des «coups» musicaux. Au Maghreb, la Coupe du monde est devenue un rendez-vous avec la chanson sportive. En 1986, la présence de l'Algérie et du Maroc en phase finale suscite chez les artistes un tir groupé. De Khaled au