C'est avec Franco embrassant «Manolo» Santana devant les caméras de
télévision, après la victoire surprise du joueur à Wimbledon en 1966, que s'est déclenché le boom du tennis espagnol. Réservé jusqu'alors à l'élite, le tennis descendait dans la rue. Santana s'était déjà imposé à Roland-Garros en 1961 et en 1964, et aux Etats-Unis en 1965. Mais cette victoire sur le gazon fut un électrochoc. Dans son sillage, l'autre Manolo, Orantès, vainqueur de l'US Open en 1975, a entretenu la flamme.
Le deuxième déclic pour le tennis ibère fut les Jeux olympiques de Barcelone, en 1992. Représentant de sérieuses chances de médailles sur la terre battue de Montjuis, le tennis allait bénéficier, trois ans avant les JO, de subventions publiques importantes. De nouvelles structures à la fédération, la création de groupes espoirs d'où allaient émerger Corretja, Berasategui et Albert Costa. Et, surtout, la construction d'un complexe qui allait profiter à tout le sport espagnol: le centre de San Cugat, tout près de Barcelone. Equipements ultramodernes, haute technologie, gymnases, piscines et, bien sûr, courts de tennis; c'est de ce centre qu'est issu Carlos Moya, tout comme Galo Blanco, quart de finaliste l'an dernier, ou encore le récent finaliste junior sur la terre parisienne, Juan Carlo Ferrero. La fédération espagnole se charge de la détection et propose aux familles une prise en charge complète de l'enfant (sport et études). Les victoires de la famille Sanchez, puis de Bruguera, ont parfait