A quelques minutes du coup d'envoi et quelques encablures du Stade
de France, un quarteron d'inspecteurs des fraudes contemplent, hilares, leurs prises. La baraque Algeco, transformée en entrepôt, façon rayon Tati, craque sous la camelote. Bonnets, foulards, drapeaux, T-shirts, jouxtent des colonies de merguez sous plastiques ou des glacières remplies de canettes et autres rafraîchissements. Pourtant quand la première équipe de la DDCCRF (direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) démarre sa tournée, tout semble nickel. Organisés en petites équipes, les contrôleurs se déplacent flanqués d'un agent des douanes et d'un inspecteur des services vétérinaires, exhibant leurs cartes et fouillant dans les frigos. Leurs cibles: les trafics illicites, de la vente de fanions à celle de billets, de la merguez avariée à la bière interdite à la vente sur le site. C'est le préfet de la Seine Saint-Denis qui, dit-on, a eu le premier l'idée de ces brigades. Inquiets que le Mondial n'attire une galaxie de commerces pas propres, et abîme un peu plus l'image du coin. En janvier 1997, dès le premier match joué au Stade de France, une cinquantaine d'inspecteurs et de contrôleurs de tous grades, étrennaient leurs gilets de chasseurs, couleur mastic avec écrit dans le dos «contrôle économique et alimentaire». Ils ont effectué depuis six galops d'essai, autant que de matchs disputés au Stade de France avant le vrai, celui d'hier. Et se félicitaien