Une Coupe du monde, il n'y a rien à faire, ça commence par un match
que l'on appelle d'ailleurs «match d'ouverture». Mais c'est fou comme un stade, fût-il de France, avant un grand match ressemble à un autre stade avant un autre grand match. Parce que tout événement doit-être surdéterminée pour mériter le label, une grande célébration sportive ne saurait donc commencer sans une cérémonie d'ouverture qui elle même se soutient d'un spectacle.
Un grand boum dans la sono suggère que celui-ci va taper à l'oeil. En fait non. Cinq échassiers oranges fluo qui apparaissent. Des jeunes gens déguisés en gamins qui jouent au ballon. Les échassiers chassent les gamins. Une foule de bonshommes verts et obèses envahissent la pelouse, déploient sur toute sa surface un tapis vert qui figure les gazons bien tondus, d'autres surgissent dans des interstices et sautent sur des trampolines, puis de gigantesques fleurs, cinq, éclosent sur la toile verte par la magie de l'air comprimé. Des petits bonshommes rayés sautent à leur tour sur les trampolines, ils ont des embryons d'aile dans le dos. La pelouse se déchire, les petits bonshommes verts l'emportent et au centre des fleurs naissent des ballons. Des personnages descendent du toit accrochés à un fil. Ils sont trente-deux et ce qui doit arriver arrive, ils déploient le drapeau des trente-deux nations participantes, tout en continuant de faire le yoyo suspendus à leurs fil. Des ballons s'envolent en désordre, les petits bonshommes s'agitent sur la