Lignan-sur-Orb, envoyé spécial.
Joseph Ndo est allongé sur un transat, en bord de piscine. A 22 ans, le joueur amateur du Cotonsport de Garoua, champion du Cameroun en 1997 et 1998, ne connaissait rien de l'équipe nationale jusqu'à très récemment. Il vit donc un rêve éveillé qu'il partage avec son copain Joseph Elanga, 19 ans, du Tonnerre de Yaoundé, allongé à ses côtés. Mais ce soir, leur sujet n'est pas le foot. Les deux compères parlent de filles. Ça manque, ici. «De ce point de vue, on est en jachère, rigolent les deux larrons. De retour au pays, va falloir faire un gros rappel.» Et ils se marrent comme des tordus.
L'air est doux, la nuit tombe sur l'arrière-pays biterrois. Joseph Ndo redevient subitement sérieux. Il contemple la majesté de l'endroit un ancien château fortifié du Xe siècle, devenu hôtel trois étoiles et, sous les arbres trois fois centenaires, énonce ce verdict de sage: «Le peuple camerounais a retrouvé la confiance. Cette équipe, c'est du bon. Vous verrez. On peut faire de grandes choses, gagner tous nos matchs.» Fanfaron, Joseph? Non. Il a l'assurance tranquille de la nouvelle génération. De la déroute du pays à la Coupe d'Afrique des nations, ce printemps (éliminé en quarts de finale par l'ex-Zaïre), il ne connaît rien. Lui, tout ce qu'il a vu, c'est, il y a deux mois, l'arrivée de Claude Le Roy, avec qui le Cameroun a remporté la Coupe d'Afrique en 1988. «A cette époque, on était des gamins, on le voyait à la télé, toujours en train de dire ses