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Libération

Groupe B: Italie-Chili, 17H30. Le héros malheureux de 1994 profite de la blessure de Del Piero pour faire son retour en pointe de la Squadra Azzurra. Baggio d'attaque.

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publié le 11 juin 1998 à 5h34

Roby est donc redevenu «Il Divino». Appelons ça une revanche, car

Roberto Baggio avait perdu tout espoir de revêtir le maillot bleu de l'équipe nationale et, surtout, de rejouer un match de Coupe du monde. Le dernier remontait à juillet 1994: en Californie, le joueur de Caldogno, grand instigateur de la présence en finale de la Squadra Azzurra face au Brésil, avait raté son tir au but, tirant au-dessus de la cage de Taffarel. Ce geste qui condamnait son équipe allait faire de lui un bouc émissaire. Baggio était devenu gênant. Il passe alors de la Juventus au Milan AC, puis tombe dans la catégorie inférieure avec Bologne. A 27 ans, on le dit trop vieux. L'Italie le remplace par Alex Del Piero, presque aussi imprévisible que lui mais capable, comme lui, de changer la physionomie d'un match par un simple coup de patte.

La blessure aux adducteurs de son dauphin de la Juve en finale de la Ligue des champions, en mai, va faire le bonheur de Baggio. Un retour en grande forme cette saison avec Bologne a fait de lui la nouvelle révélation du Calcio. Il change de look, taille son catogan et réintègre un groupe auquel il n'osait plus rêver. A quelques heures du premier match de la Squadra face au Chili, revoilà donc Baggio à la pointe de l'équipe de Cesare Maldini.

Depuis son calvaire de Pasadena en 1994, Baggio a divisé l'Italie. Pour beaucoup, il n'y a rien à comprendre chez lui. Il faut juste l'aimer. Car Roberto est un poète du foot et la poésie, cela s'apprécie. Maldini l'a compris m