Menu
Libération

Saint Calcio priez pour eux. Au Vatican, les gardes suisses jouent contre les postiers et les monseigneurs se prennent pour des entraîneurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juin 1998 à 5h33

Rome, envoyé spécial.

Un stade en contrebas, une pinède, une poignée de spectateurs collés au grillage, quelques cris. On est jeudi soir et les gens sont venus en voisins assister à un match entre les gardes suisses et l'équipe de l'association San Pietro e San Paolo (Aspa) au stade Pie XII des Cavalieri di Cristoforo Colombo, sur les hauteurs de l'Aurélienne. «Schnell, schnell!» Un grand gaillard short et maillot blanc, s'égosille sur le terrain, un écusson suisse sur le coeur. Sur le banc de touche, Elmor, l'entraîneur des gardes suisses, dicte ses ordres en allemand. En face, l'équipe en jaune et bleu n'a rien d'une formation athlétique mais mène au score. Le Vatican n'est qu'à quelques minutes, derrière Monte Mario, et, en cette semaine pascale, la journée a été longue pour tout le monde. Mais les deux équipes se donnent à fond. Le titre de champion ne doit pas échapper à l'association, tous des bénévoles chargés de la sécurité dans la basilique Saint-Pierre.

Saine occupation. Derrière les buts, Sergio Valci, regarde sereinement la partie en compagnie de son inséparable acolyte Enrico Ottaviani. Les deux hommes, la soixantaine passée, ne manquent pas un seul match d'un championnat qu'ils ont monté il y a vingt-cinq ans. Valci, un ancien footballeur, chargé de la gestion de la FAS (la sécurité sociale du Vatican), ruminait depuis longtemps l'idée d'un tournoi propre au Vatican. Ottaviani, ancien arbitre fédéral, et surtout coéquipier balle au pied du président, contemple s