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Libération

Vu de Pontarmé. Et au milieu roule une nationale...

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publié le 11 juin 1998 à 5h31

A 38 km de Paris ou vingt minutes du Stade de France, Pontarmé, 700

âmes, aurait pu être un village épatant. Situé le long de la Thève, rivière à truites, il se niche tout contre la forêt de Chantilly à 4 km de Senlis. A l'est, il n'en va pas de même: des jardins potagers vont disparaître pour laisser la place à des maisons parpaings, montées et coloriées à la va-vite; le terrain de foot, hier tapissé de pâquerettes ravies vient d'être démantibulé. Un autre jardin, en plein centre, où potirons, coquelicots et herbes folles rivalisent d'adresse, va aussi être étouffé par un parking. Responsable de ces changements: l'aéroport de Roissy dont l'extension incitera 60 000 foyers à s'implanter dans le sud de l'Oise.

La plupart des Pontarméens travaillent sur Paris, prennent le train à Orry-la-Ville, reviennent le soir, harassés mais heureux de respirer à nouveau, récupèrent les enfants chez la nourrice, sortent les poubelles, ferment volets et portail, et bientôt scintille l'éclat bleuté des télés.

Pontarmé possède son château, modeste, une forêt sublime et, ce qui le rend moins épatant, la nationale 17, appelée ici, Grande Rue. Une horreur bordée de maisons grises et plâtreuses que les plus acharnés prennent à 120 km/h. Seule lueur à cette allure: la carotte du bar-tabac «Au chien qui fume».

Nationale mise à part et résultats des urnes qui sont le reflet du poids qu'occupe le FN dans l'Oise, ce village est plutôt tranquille. Les week-end, on tond, bricole, lave à tout va. D'autres pre