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Libération

Tableau noir. La machine norvégienne grippée

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publié le 12 juin 1998 à 5h36

La Norvège, qui aligne une série de résultats positifs, se

caractérise par un système de jeu où l'impact physique est primordial. Ses principes reposent, dans le domaine offensif, sur un jeu long et direct vers son immense avant-centre Tore André Flo. Et, en cas de perte de ballon, sur un pressing collectif qui demande discipline, volonté, concentration et adhésion. Les attaquants se transforment en premiers défenseurs, jouant un rôle de starter auprès de leurs partenaires qui, par le jeu du décalage, créent le surnombre. En harcelant le porteur du ballon, l'attaquant doit éviter, outre de commettre des fautes qui casseraient l'élan collectif, de se faire éliminer. Il pousse son adversaire à jouer vers l'intérieur du terrain afin de provoquer une passe ou un dribble. Le surnombre met sous pression le porteur du ballon et perturbe la construction du jeu en diminuant les temps de réflexion et d'analyse. C'est une entreprise de destruction tant sur le plan physique ­ le harcèlement sur le porteur du ballon est épuisant ­, que sur le plan tactique ­ elle casse les relations entre les joueurs.

La qualité technique (dribbles, contrôles orientés) et la vivacité (accélérations, enchaînements à une touche de balle) des Marocains a souvent permis de contrer le pressing norvégien, qui a eu des difficultés à se mettre en place. Le mouvement défensif des Norvégiens, non coordonné et peu agressif (faut-il y voir la peur de l'application des dernières directives de la Fifa contre le jeu dur