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Libération

Sur la piste des billets fantômesLe partenaire marketing de la Fifa, au coeur de la polémique, porte plainte.

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publié le 13 juin 1998 à 5h43

Mieux que le billet contrefait, le billet fantôme. L'arnaque, plus

simple techniquement est apparemment très efficace. Vendredi matin, le CFO (Comité français d'organisation) et la Fifa (Fédération internationale) étaient sur la sellette, expliquant les ventes à grande échelle de billets qui n'existent pas, se dédouanant au passage. Car la fronde monte du côté des supporters, étrangers essentiellement, privés de billets. Et ce sont les Japonais qui ont fait déborder la coupe. Selon l'Association des agences de voyages nipponnes, 10000 ­ 23000 selon d'autres sources ­ auraient acheté à un voyagiste une prestation, voyage-hôtel-tickets, mais ils attendraient toujours leur billet.

En Belgique, le quotidien le Soir, rapportait vendredi qu'un tour operator britannique, Great Portland Entertainments, avait vendu au cours des derniers mois pour 22 millions de francs de billets fantômes, dont la moitié à des Belges. Commentaire d'un professionnel du secteur: «J'ai personnellement visité leurs locaux" C'était impensable de leur faire confiance.» Officiellement, dix-sept tour operators avaient arraché l'exclusivité de la vente des billets, dans une zone géographique donnée. Ils avaient agréé un réseau d'agences pour les aider à écouler les places. Ce système a implosé sous les coups de buttoir de la demande et des escrocs ont rapidement exploité le filon, improvisant des circuits bidons. En bout de chaîne, des agences de voyages, naïves ou complices, vendaient des tickets qu'elles n'av