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Libération
Reportage

Toulouse fait du plat aux supportersVin et canard, la ville mise sur le casse-croute gastronomique.

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publié le 13 juin 1998 à 5h43

Toulouse, l'ovale, s'arrondit. Et, pour accueillir les footeux, la

ville rose et toute sa région ont mis les petits plats dans les grands: 8 000 mètres carrés de stands dressés au bord de la Garonne, entre boulodrome d'antan et stadium flambant neuf, consacrés pour l'essentiel à la gastronomie. «Une véritable vitrine, un reflet du bon goût régional», commente Claude Baigts avec les accents empesés de sa fonction de responsable de la «commercialisation du site». Un lieu pompeusement baptisé «Village occitan». Car la région a une réputation à défendre et des racines à exalter.

Blanquette et crémant. Dominique Baudis, en digne héritier de la dynastie qui règne sur la ville depuis près de trente ans, a mis la main à la pâte. Toujours soucieux de soigner son profil d'enfant du pays, le maire a offert l'espace, pris en charge son entretien et assuré une intense campagne de pub dans toute la ville. Température automnale et lendemain de fête, les allées sont plutôt dépeuplées sur les coups de midi. Il n'y a guère qu'un producteur venu de Limoux qui s'acharne à expliquer au touriste étranger les subtilités qui distinguent la blanquette du crémant.

Mais, jeudi, plus de trois mille Autrichiens et quelques centaines de Camerounais ont déferlé. D'abord parce que, privés de billet, ils entendaient assister à la diffusion sur écran géant de la rencontre qui opposait leurs deux équipes. Mais aussi pour s'empiffrer de sandwichs au pâté de canard au poivre vert, au foie gras ou au magret. «Toute