A défaut d'avoir une équipe digne de s'aligner un jour à la Coupe du
monde de Football ici le sport roi est le baseball la classe dirigeante vénézuélienne a récupéré l'événement avec maestria au profit de ses propres affaires. Le must en effet ces temps-ci à Caracas est de figurer parmi les happy-few et clients acquis ou potentiels, que les grandes sociétés vénézuéliennes ou étrangères invitent à assister aux rencontres sur écran géant, loin des effluves de la ville dans des salons privés des hôtels 5 étoiles de la capitale, tranformés en loge de luxe à la manière de celle de Roland-Garros ou de Wimbledon. «C'est la course au carton d'invitation, reconnaît un cadre d'IBM-Vénézuéla, et votre statut social en prend un sérieux coup si votre fauteuil n'est pas réservé tout au long de ce mondial.» Mercredi, pour le match inaugural, c'est précisément le fabricant d'ordinateur qui avait convié à l'hôtel Tamanaco-Intercontinental, le plus sélecte de Caracas, les décideurs de sa clientèle, regroupés autour de luxueuses tables basses, dans une ambiance feutrée de club anglais. «Le fin du fin, révèle Allan Rodriguez, directeur général de la chaîne hôtelière, consiste même à cibler ses hôtes en fonction de la nationalité des équipes qui s'affrontent sur la pelouse.» Ainsi, la direction d'IBM avait réussi à dénicher trois Ecossais exerçant leurs talents au Vénézuéla pour le compte de la British Petroleum qui devisait courtoisement avec plusieurs Brésiliens, une denrée beaucoup moin