Buts pour le Nigeria: Adepoju (23e), Lawal (72e), Oliseh (77e). Pour
l'Espagne: Hierro (20e), Raul (46e).
Il s'agissait d'un match où il était question de vie, de mort, d'existence. De Dieu, d'un général et d'un président. Autant dire un match de haut niveau. Le ciel, cet impalpable guide universel, virant du bleu au gris, du gris au bleu, cette fois accablera, tour à tour, les deux protagonistes d'une merveilleuse rencontre de football. Espagne-Nigeria réunissait deux équipes aux qualités diamétralement antinomiques. Les Nigérians blessés dans leur orgueil après une série de matchs catastrophes, dédiaient à leur chef d'Etat décédé la semaine dernière, Sani Abasha, véritable maître de cette équipe, l'issue d'une partie incertaine jusqu'au bout. L'Espagne avait fait sang neuf. L'équipe de Clemente, modèle d'organisation, avait pendant toute une semaine transformé ses entraînements en causeries au coin du but pour mieux plomber des Nigérians en proie aux querelles de clans, à la désertion morale. La Beaujoire est dans un mauvais jour. Il pleut dans la bassine, alors qu'entre deux hymnes Michel Platini arrive blafard, les cernes gonflées. Il chausse des lunettes noires; Fernand Sastre, le coprésident du comité d'organisation du Mondial est mort (lire page 27). La minute de silence s'achève par une large ouverture vers Kiko en guise d'engagement. Rufai doit s'allonger immédiatement pour contrer cette balle de but. Dans un coin du stade, une fanfare nigériane met en route une s