La Baule, envoyé spécial.

A 18 ans et 59 jours, Michael Owen est devenu le plus jeune sélectionné de l'histoire du foot anglais. C'était à Wembley contre le Chili en février, au moment où l'Angleterre replongeait dans la grisaille après deux ans d'éclaircie. Alan Shearer était handicapé par un genou qui disait oui, qui disait non, Teddy Sheringham avait les pieds à plat, et l'attaque criait famine. Glenn Hoddle avait donc appelé ce gamin de Liverpool à la taille jockey (1,75 m pour 64 kg) pour voir. L'Angleterre perdit le match 2-0 mais Owen est toujours là. L'an dernier, à 17 ans, il marquait un but dès sa première apparition avec les Reds. Il en a inscrit 14 cette saison et, rentré en cours de partie contre le Maroc lors d'un dernier test d'avant-Mondial, il donna la victoire à l'Angleterre d'un coup de patte autoritaire. Comme son aîné de Liverpool Steve McManaman, Owen se distingue à l'entraînement par de fines articulations, dont on craint pour lui qu'elles se brisent net au moindre faux pas, même lorsqu'il s'agit de s'échauffer au rythme de la dance music. Son physique a longtemps fait hésiter Roy Evans, le gentil coach de Liverpool mais Owen a pour lui son habileté à s'extraire des tacles et ne refuse pas la baston. C'est lui qui cette année a décanillé violemment le défenseur norvégien de Manchester Ronny Johnsen, le privant ainsi des derniers matchs européens de son équipe. Son père, ancien joueur d'Everton, chez qui Michael vit toujours, avait accueilli comme un so