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Interview

Leboeuf, le blues du banc.

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La doublure de Desailly au poste d'arrière central avoue avoir «du mal à vivre» son rôle de remplaçant.
publié le 15 juin 1998 à 5h44
(mis à jour le 15 juin 1998 à 5h44)

«Faire tourner l'équipe? C'est un terme que les entraîneurs n'utilisent jamais. Un sélectionneur met en place une équipe. Et les meilleurs jouent toujours.» A l'issue de la jolie victoire des Bleus à Marseille, on peut donc penser, comme Aimé Jacquet hier, que les remplaçants n'ont qu'à prendre leur mal en patience. Ainsi Franck Leboeuf. Après avoir boudé la presse, à la fois pour cause de match amical un peu manqué contre le Maroc et pour raisons familiales, le défenseur central de Chelsea est revenu hier sous la tente de presse. Impressions personnelles, non dénuées de franchise.

Est-ce qu'après un match amical où l'on n'a pas été très bon, on se dit que devenir titulaire est impossible?

Je suis quelqu'un de fort mentalement, mais j'ai ressenti une certaine injustice en étant montré du doigt après la rencontre contre le Maroc. J'étais d'accord avec le fait que je n'avais pas été bon, mais je crois que je n'étais pas le seul. Je savais aussi que même si je marquais trois buts et sauvais quatre fois sur ma ligne, ce n'est pas cela qui ferait de moi un titulaire en équipe de France.

Le remplaçant vit-il les mêmes choses?

Avant le début du match contre l'Afrique du Sud, dans les vestiaires, j'ai vu Dugarry la larme à l'oeil; je pensais que c'était parce qu'il ne jouait pas. «Tu te rends compte, on va vivre une vraie Coupe du monde, c'est extraordinaire», m'a-t-il dit. Moi, ce serait hypocrite de dire que je vis bien le rôle de remplaçant: j'ai