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Libération

Vu de Pontarmé.«Dugarry, je le supporte pas».

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publié le 15 juin 1998 à 5h48
(mis à jour le 15 juin 1998 à 5h48)

Au fond de la rue Ernest-Dupuis, ils sont venus chez les Bonnet pour France-Afrique du Sud. En voisins pour certains, de Versailles pour les amis du chef de famille, Patrick Bonnet, célèbre spécialiste motos BMW à Noisy-le-Sec. Depuis deux ans que ce cordial foyer a emménagé dans la rue, en fait une impasse, ce p'tit coin de Pontarmé revit: une volée d'enfants y jouent et rient chaque jour sans retenue, tissant un lien communautaire des plus salvateurs. Pour ce grand soir, y'a du rosé, du champagne, des pizzas, et des mouflets qui virevoltent autour des agapes. Tout cela est frais. Lorsque les deux équipes entrent sur le terrain, les pronostics vont à la France, excepté Ilan (14 ans) qui se fait remarquer en vantant nos rivaux. Hervé, le forestier, bien qu'il soit debout chaque matin à 5 heures, est clairvoyant: il prédit un 3-0. Les huit hommes plaisantent, les trois femmes sont attentives, critiques, ont la dent dure. Ainsi Peggy, lorsque Dugarry rentre: «Ah, celui-là, je le supporte pas, je sais pas pourquoi, c'est physique.» Au crochet mort du même Dugarry, elle est furieuse: «Voilà, t'es content, une minute de jeu, trois conneries.» Mais, à la 35e minute, alors que son fils Kevin (14 mois), concentré tel un libero, s'apprête à chiper un amuse-gueule, un hurlement collectif terrorise le bambin. Un instant déconcertée, à la fois inquiète et ravie, Peggy la maman est dépitée que Dugarry soit l'auteur de la liesse. Notre hôte: «Ah! j'suis heureux pour lui, ils lui ont tant