Un jeune homme qui se portraiturait en victime des coups de griffe de la presse aurait toutes les chances de passer pour un coeur simple. Pourtant, hier, à Clairefontaine, c'est ce qu'a fait Christophe Dugarry: il s'est abandonné. Il a, en effet, raconté qu'il n'était pas fait de ce matériau souple dur qui avale les coups et qui les rend avec la même force, mais qu'il avait une âme, et que celle-ci avait trop longtemps souffert de l'injustice de la presse sportive qui s'est interrogée, parfois vacharde, souvent cruellement, sur la pertinence de sa sélection en équipe de France après deux saisons creuses. Christophe Dugarry a donc raconté qu'il avait été traité comme un moins que rien. Pour avoir une idée précise de ce que l'attaquant des Bleus a enduré, Dugarry a expliqué «que même la presse italienne et espagnole», dont on connaît pourtant la férocité, «n'aurait jamais osé traité un joueur», sous-entendu, comme la presse française l'a fait. Voilà ce qu'a dit Dugarry. Il n'y avait pas d'excès dans cette mise à plat des sentiments blessés, ce qui peut donner une idée de la peine de ce joueur qui, depuis qu'il a inscrit le premier but des Bleus en Coupe du monde face à l'Afrique du Sud, a retrouvé beaucoup de ses talents.
Il faut toujours prendre pour argent comptant les haut-le-coeur d'un garçon de bonne naissance. On sait que ce genre n'est pas préparé aux croche-pieds ni aux coups d'épaule: «Je ne sais toujours pas pourquoi on s'en est pris à moi! C'est un truc que je m'exp