Menu
Libération

Iran: beaucoup de bruit de départ pour rien

Article réservé aux abonnés
L'ambassade a entretenu la rumeur après la diffusion TV de «Jamais sans ma fille».
publié le 18 juin 1998 à 3h51

A quatre jours du match Iran - Etats-Unis, le Foyer rural d'Yssingeaux, sous-préfecture ensoleillée de Haute-Loire, connaissait hier l'atmosphère fiévreuse des grandes affaires d'Etat. Plusieurs dizaines de journalistes, notamment américains, l'avaient envahi pour entendre confirmation ou infirmation d'une rumeur qui, depuis la matinée, évoquait le forfait plausible de l'équipe persane. Et profitaient de l'occasion pour tenter de jeter quelques seaux d'huile sur un foyer d'indignation allumé mardi soir par trois joueurs.

D'une voix lasse mais non dénuée d'humour, l'entraîneur iranien, Jalal Tabeli, s'est livré à un délicat exercice de rhétorique. A la fois pour confirmer le grand courroux exprimé au nom d'Allah, la veille, par ces trois joueurs vedettes, après la diffusion sur M6 du film Jamais sans ma fille (lire ci-dessous); et dégonfler une polémique qui risquerait, si elle perdurait, d'emporter vers une déroute son équipe trop déstabilisée par des manipulations internes et externes.

Revenons donc dans la matinée, à Paris. Au lendemain de l'indignation trop sophistiquée pour être spontanée des trois joueurs, l'ambassade iranienne prenait le relais et laissait filtrer le murmure persistant d'un départ de la délégation iranienne, si l'Etat français ne lui présentait pas des excuses pour cette provocation télévisuelle. La Ligue des droits de l'homme se mettait même de la partie. Les mollahs de l'ambassade ne pouvaient espérer le moindre geste officiel français, mais ils réussi