A tous ceux qui ont la mémoire plus courte que le short argentin
porté par les rois du Mondial 78, à ceux qui n'étaient pas nés quand Angoulème jouait en première division, nous rappellerons qu'à l'époque, les vignettes de foot Panini n'étaient pas autocollantes. Il fallait engluer le haut de la photo et l'apposer sur le grand cahier de collection. Double avantage puisqu'en soulevant cette même photo, on découvrait que les Battmann (FC Sochaux-Montbéliard), Chiesa (Olympique lyonnais) ou Magnusson (Olympique de Marseille), outre un maillot de gardien, un bouc avant-gardiste, ou une coupe en brosse, avaient un état civil, une nationalité, une date de naissance et d'anciens clubs qui les avaient formés. Aujourd'hui, c'est notre petit coeur nostalgique qui se prend une lucarne. Le produit s'est banalisé, le sticker a fait son apparition, et un site officiel est même consacré à ces photos qui se vendent par millions dans le monde: «Ils sont imprimés sur du papier adhésif afin d'être plus faciles à coller. Ils sont généralement vendus par paquets de 4 à 6 autocollants. Leur taille standard est de 4,9 cm de large par 6,5 cm de haut», nous dit-on de manière poétique. Un chapitre sur «nos produits», un autre sur «nos services», la possibilité d'acheter ses paquets... en lires (l'endroit est italien): sur le site, la technologie l'a emporté sur l'affect. Mais l'endroit ne nous fait pas oublier que le bonheur de la vignette à échanger de la main à la main est inaltérable. N'en déplaise