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Libération

SymptômesExorcisme

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publié le 18 juin 1998 à 3h53

Comme le disait définitivement mardi soir ce journaliste de F2, «le

diable a un visage». Pour le visage, on savait: un photographe de Reuter l'avait accroché lundi à la une de toute la presse britannique pour identifier le fucking hooligan jeteur de pierres et brûleur de drapeau tunisien, avant la prestation de l'Angleterre au Stade Vélodrome de Marseille. Il ne se cachait même pas. Torse nu et ventre tatoué, tête haute, mains menottées dans le dos et marchant droit, bourré de bière et d'arrogance après que les pandores l'eurent appréhendé. Outre un visage, «le diable» de F2 a également un nom (James Sheller), un âge (32 ans), une situation sociale (ouvrier-marié-trois enfants), une réputation (classé C sur les fichiers policiers anglais), des fréquentations (d'extrême droite). Un bon client, quoi...

Des salauds comme ça, aussi idéalement typés, on en redemanderait presque. Celui-là est beau comme un accident. En conséquence, il est aussi facilement exorcisable. L'exorcisme, c'est l'exercice auquel s'est surtout livré le JT de mardi, sur F2, pour chasser les mauvaises odeurs. En guise de gousse d'ail, de crucifix et de pieu taillé en pointe, ils avaient déniché l'antidote à l'effet Sheller: à Bordeaux, les gentils Écossais (sur le buveur en kilt, la bière ne fait pas du tout le même effet) fraternisant avec leurs adversaires norvégiens, et à Nantes, les gentils Brésiliens (la samba, ça désamorce d'emblée toute agressivité) fraternisant avec leurs adversaires marocains. A Toul