C'était l'affiche rêvée d'une finale pour le Mondial: France-Brésil.
Tout le football tricolore en rêve, les «assocs» (rapidement, tout ce qui milite autour des exclus, chômeurs, banlieues, sans-papiers, etc.) ont voulu se l'offrir. Dans le petit stade Jules-Ladoumègue, coincé entre le périphérique et Pantin, à un shoot du Stade de France, AC!, MNCP, Apeis, DAL, CDSL (1) et Droit de cité promettaient du beau jeu: des chômeurs français croisant les crampons avec des paysans sans terre et des syndicalistes mexicains et brésiliens.
Une jolie idée marketing pour le mouvement des chômeurs. Une manière de contourner le silence dont sont victimes les exclus, selon les organisateurs, depuis le début du Mondial. «L'actualité s'arrête, explique Christophe Aguiton (AC!), mais les problèmes sociaux demeurent. Et surtout, on craint que les gouvernements en profitent.» Au Mexique, les attaques contre les communautés indiennes du Chiapas ont commencé, comme les actions contre les paysans sans terre du Nordeste brésilien.
Touristes et sans-papiers. Philippe Villechane (Droits devant!!) pointe, lui, la contradiction entre «l'accueil de milliers de touristes alors qu'on expulse les sans papiers». En marge du Mondial, une rencontre très mondialiste donc. Les différentes associations «partenaires officiels» ont pris en charge la logistique. Le stade a été prêté par la Ville de Paris in extremis. De toute façon, les associations l'auraient occupé et les forces de police ont des chats plus coriace