Une semaine après le coup d'envoi, le monde est entré dans la danse.
L'autre monde, celui qui ne s'est pas arrêté de tourner pendant que le ballon roulait, et qui ne joue pas. Car jouent-ils seulement, les diplomates en short de la République islamique d'Iran, requis mardi pour relayer les oukases des mollahs, à propos de programmes de télévision? Que la petite M6 ait bénéficié par le foot d'une aussi considérable promotion de ses programmes garantis «0% foot», c'est un paradoxe qui aura fait sourire, sans doute, mais ce n'est pas si drôle. Gageons qu'on regardera dimanche avec plein d'arrière-pensées les footballeurs iraniens, définitivement estampillés «fous d'Allah», disputer leur match-croisade contre les supposés gladiateurs du «Grand Satan» yankee, lequel, malin, profitait hier de l'occasion pour proposer ce qui ne mange pas beaucoup de pain à Téhéran la normalisation de leurs relations; comme un ballon rendu pour marquer des points au trophée du fair-play, ou comme un brillant contre-pied pour se mettre le public dans la poche (lire aussi en pages Monde).
Cette obligation d'occuper le terrain de l'image n'a pas non plus échappé
à Amnesty International, qui a habillé foot son rapport annuel sur les violations des droits de l'homme. Montée en clip d'un noir et blanc violent comme une pub pour Adidas, sa campagne contre la peine de mort (death penalty), met en scène un joueur nigérian prenant place sur une ligne de but, et s'écroulant, abattu d'un tir en pleine poitrin