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Libération

Vu de Pontarme. Aux bois

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publié le 19 juin 1998 à 3h56

Des 6 320 hectares de la forêt de Chantilly, celle dite de Pontarmé,

entre la N17 et l'A1, le village et Senlis, occupe bien 1 000 hectares. Jean-Michel Verhoye en est le garde forestier et, ce matin, notre guide. Tout près de l'autoroute, la butte aux Gens-d'Armes, appelée par les anciens butte des Trois-Marronniers, est son point culminant. 103 m, soit 40,6 m au-dessus de Pontarmé. Sable et pins sylvestres décorent ce lieu qui jadis servait de tour de garde aux pandores. Le fond sonore et continu de l'A1, et le pointillé des avions qui, au loin, trouent les nuages, nous rappellent qu'au sud, beaucoup de choses convergent vers le Stade de France. Le Mondial, M. Verhoye s'en désintéresse totalement, sa forêt lui prenant non seulement tout son temps, mais aussi toute sa joie. Plus à l'est, les chênes reprennent le pouvoir, et étendent leurs couronnes sur de hautes couvertures de fougères. Nous évoluons entre leurs frondes. L'homme du terrain constate, malgré les deux mètres de hauteur de certaines, qu'elles n'ont pas fini leur croissance: «Il reste une crosse.» Après qu'il m'a dit que la forêt de Chantilly reçoit 5 millions de visiteurs par an et quelques tonnes de leurs déchets, je savoure les reflets smaragdins qui ruissellent de toutes parts, le chant scandé du pouillot véloce, passereau myrmidon, ou les hochements de queue de la bergeronnette grise. En suivant ses pas, je découvre ses chouchous, deux chênes quatre fois centenaires. Le premier, vertigineux, près de deux