Washington de notre correspondant
«Il ne manquerait plus que l'arbitre soit irakien !» avait plaisanté Alan Rothenberg, président de la Fédération américaine de football, après que le match Etats-Unis - Iran eut été décidé par le tirage au sort. Aucune autre rencontre de ce Mondial, en dehors de la finale, n'attirera sans doute autant de téléspectateurs américains devant leurs écrans. L'événement, dimanche à Lyon, est retransmis en direct par deux des principaux réseaux de télévision, ABC et Univision (la chaîne hispanique). Depuis près de vingt ans, l'Iran fait figure d'«empire du Mal» dans les foyers américains, où l'on n'a toujours pas digéré la détention des otages de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Mais, aujourd'hui, le climat est à la détente, voire à la normalisation (Libération de vendredi). Du coup, le président Clinton lui-même a saisi l'occasion de la rencontre pour envoyer un message télévisé d'amitié au peuple iranien. Les footballeurs américains et iraniens se voient attribués le rôle qui avait été celui de l'équipe de tennis de table américaine en Chine au début des années 70 : amorcer le dégel par l'accroissement des contacts sportifs et «culturels» non-gouvernementaux. Déjà en février, cinq lutteurs américains avaient participé à un tournoi à Téhéran, avant que des lutteurs iraniens se rendent aux Etats-Unis.
Le groupe F est de loin, le plus «politisé» de la Coupe. Outre l'ennemi iranien, les Etats-Unis y rencontreront la Yougoslavie au moment même o