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Libération
Interview

«Le Japon et la Corée étouffent leur créativité».

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Les deux équipes s'inspirent trop du modèle européen.
publié le 20 juin 1998 à 4h05
(mis à jour le 20 juin 1998 à 4h05)

Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, deux nations d'Extrême-Orient participent à la phase finale. La Corée du Sud et le Japon ont a priori peu de chances de passer le cap du premier tour. Pourtant, le jeu des deux coorganisateurs du prochain Mondial, en 2002, est souvent décrit comme attractif et atypique. Christian Gourcuff, l'entraîneur de Lorient, analyse un style en quête d'identité.

Un style sous influence «Le problème de ces deux formations reste le complexe de nations découvrant le football mondial. Dès lors, assez naïvement, elles s'inspirent de ce qui existe déjà, sans se soucier de leurs qualités intrinsèques, des spécificités propres à leurs joueurs. Sur le plan collectif, les entraîneurs se contentent de reproduire le jeu européen plutôt que de revendiquer une identité. La Corée de Cha Bum-kun, qui a passé l'essentiel de sa carrière en Allemagne (il a joué à l'Eintracht Francfort de 79 à 83, et au Bayer Leverkusen de 83 à 89), reproduit un foot physique, puissant et athlétique. Le Japon de Takeshi Okada pratique un jeu plus vif, plus latin, mais excluant toute forme d'audace, et reste trop attentiste.»

Des spécificités inexploitées «Les deux équipes pratiquent deux jeux relativement similaires. J'ai été déçu par leurs performances, surtout celle du Japon. Individuellement, les joueurs asiatiques sont à la fois vifs et bon techniquement. J'attendais justement qu'ils utilisent plus leurs capacités de vivacité