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Libération

Les journalistes mexicains ont la plume amère. Une chaîne privée a un quasi-monopole sur l'équipe nationale. De quoi exaspérer la concurrence.

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publié le 20 juin 1998 à 4h07

La presse mexicaine a bien du mal à rapporter les aventures de son

équipe nationale. Jusque-là rien d'étonnant puisque la plupart des envoyés spéciaux sont confrontés au même genre de soucis. Les joueurs sont de plus en plus intouchables. Et si les règles de la fédération internationale n'imposaient pas des entraînements ouverts à la presse au moins une fois avant chaque match, c'est sans doute à travers un trou de serrure qu'il faudrait observer les stars du Mondial. Alors sous prétexte de cacher à l'adversaire, on ne sait quel secret tactique, les entraîneurs, tout puissants, décrètent systématiquement le huis-clos. C'était le cas jeudi devant les grilles du stade Emile-Chesnot à Nangis près de Melun. L'équipe entraînée par Manuel Lapuente gambade sur le gazon pendant qu'à l'extérieur, quelques irréductibles reporters mexicains font le pied de grue pour, au moins, voir passer le car des joueurs pour quelques photos volées à travers une vitre teintée. Une attente qui ressemble à celle des fans. Petite différence toutefois: un membre de la sécurité aperçoit Rafael Lopes, un des photographe de La Opinion, un quotidien mexicain installé aux Etats-Unis, qui prend des images de très loin. Mais c'est déjà trop près. L'intervention d'un des gardes du corps est musclée. Le photographe est bousculé, ses boîtiers sont ouverts. On lui tord le bras à le rompre. Ordre est donné à la police française d'intervenir pour dégarer la voie. Les autres journalistes doivent battre en retraite