Marseille de notre correspondant
A Toulouse, on devrait profiter des leçons tirées des affrontements marseillais, dimanche et lundi derniers. Alors que la police attendait des groupes de supporters organisés et identifiés, ceux-ci sont arrivés séparément, hooligans et non-fichés. Avec les kilomètres de vidéos enregistrées à Marseille, beaucoup sont désormais connus. Cette génération spontanée a surpris, sa date d'arrivée aussi. On les attendait lundi, jour de match, ils étaient là deux jours avant. D'où une faiblesse des effectifs policiers, qui ont pâti d'une lourdeur dans leurs déplacements.
En raison de la présence de familles et de la difficulté de faire le tri entre hooligans et supporters souvent pintés mais paisibles, les autorités ont décidé de «tolérer» les premiers débordements sur le Vieux-Port, dimanche, espérant que les plus violents finiraient par s'écrouler, ivres morts. Mais leur résistance à la bière et aux coups a impressionné. Ce qui a aussi été sous-estimé, c'est la réaction des Marseillais, sur le thème: «On ne va pas laisser les Anglais faire n'importe quoi chez nous», qui a fait basculer la ville dans une mini-émeute. Cela a donné des images spectaculaires, mais le bilan (lire ci-dessous) doit être nuancé.
Lundi, les effectifs policiers étaient suffisants, mais concentrés au Stade-Vélodrome, où se trouvaient six des huit escadrons de gendarmes mobiles pour assurer la sécurité pendant le match. Plage du Prado, devant l'écran géant, Tunisiens et Anglais san