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Libération

Pour l'avenir du soccer.

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publié le 20 juin 1998 à 4h01

L'équipe américaine baigne dans le morgon et, pourtant, ça engendre

la mélancolie. Logés les pieds dans les vignes dans un hôtel-château en plein coeur de la beaujolaise appellation, les joueurs ne touchent pas un verre. Ils se remettent à peine de l'inéluctable 2-0 infligé par les Allemands, que, déjà, on les harcèle sur la configuration politico-diplomatique de leur match contre l'Iran, dimanche. «Pour nous, c'est seulement un match à gagner, répète Thomas Dooley, défenseur vétéran. Et tant mieux si ça peut arranger les choses entre les deux pays.» Car, comme tous les joueurs américains et d'ailleurs la majorité de l'humanité, il est plutôt partisan de la paix entre les peuples. Mais il faut trouver les mots pour le dire. David Régis, ancien joueur de Strasbourg, Français marié à une Américaine et dernier arrivé dans l'équipe, veut bien l'exprimer dans sa langue maternelle. Mais, quand une télé américaine lui repose la question, il renâcle: «Je demande la présence de mon interprète. Mon anglais n'est pas assez sûr et ça pourrait devenir une affaire.»

Car, pour l'US Soccer Fédération, il n'y a qu'une affaire qui vaille, qui justifie leur présence ici et le choix de cette retraite isolée: l'avenir du football dans leur pays. Avec une ambition qui commence à se faire jour telle que la décrit Dooley. «Le basket et le football américain ont pris beaucoup trop d'avance sur nous, dit-il. Mais, d'ici à quelques années, si les enfants continuent à jouer au foot, à improviser des part