Toulouse envoyé spécial
Jeudi soir, 23 heures 30, Toulouse «ville morte» vibre encore. Dernières rasades avant l'évacuation, la place du Capitole est noire de monde: chants vikings, tambours bafanas et grappes de Français se mêlent, tous munis de l'indispensable antidote à la chaleur étouffante: de la bière. A la pression, en canettes, en bouteilles, elle coule à flots et, sous les arcades, les terrasses des cafés ne désemplissent pas.
Depuis une demi-heure, pourtant, la ville rose est censée s'être mise au régime sec. Inquiet de l'arrivée des supporters anglais pour le match Angleterre-Roumanie prévu lundi soir, le préfet de région, Alain Bidou, a pris dès le début de la semaine une série d'arrêtés destinés à limiter les éventuels dégâts. Le principal d'entre eux oblige cafés et restaurants à fermer à 23 heures pendant cinq jours de suite. La mairie a interdit, elle, la vente de boissons à emporter à partir de la même heure. A défaut de le bouter, asséchons le hooligan!
Procès-verbaux. Alors, sur la place du Capitole, jeudi soir, devant le passage de plus en plus fréquent de policiers l'oreille collée au talkie-walkie, les vendeurs ambulants écoulent en vitesse leurs dernières canettes, les serveurs accélèrent le mouvement, quelques patrons de bar protestent, mais tous s'exécutent. Sur les coups de minuit, les policiers dressent une série de procès-verbaux. Les forces de l'ordre ont pour consigne d'être inflexibles à compter de ce week-end. «Si certains récidivent et s'affranc