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Libération

Vu de Pontarmé. Jour de jeunes.

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publié le 20 juin 1998 à 4h07

Pour France-Arabie Saoudite, le café Au chien qui fume joue les

prolongations, à huis clos. «On le fait pour les gosses, disent en choeur les tenancières. Ils sont bien, les mômes d'ici. Polis, toujours prêts à rendre service.» Les mômes en question, 18 ans, une dizaine dont deux filles, renvoient la balle: «Malgré l'image de glandeurs que nous avons, on est bien reçus chez Patricia et Evelyne. Elles n'ont pas hésité à nous installer billard, jeux, CanalSatellite, chaîne trois pistes CD, et à organiser des soirées karaoké. On respecte ça.» Interception de Guillaume: «Pontarmé, c'est un bled de morts»; qui passe à Sylvain: «On a juste un banc sur lequel s'asseoir.» Balle reprise par Vincent: «Pour ne déranger personne, nous faisons nos fêtes dans la forêt»; appuyé de nouveau par Sylvain: «Quand on repart, c'est nickel, y a pas un papier»; qui se fait contrer par Olivier: «Une fois, on a eu deux paniers de basket plantés sur le terrain de foot. Le basket sur herbe, c'est pas l'idéal.» Le premier but les fait tous se lever. «Splendide. On est facile comme le Brésil», dit Sylvain. Ex-champion minime de l'Oise (IVe division), il sait de quoi il parle. Si les buts suivants leur arrachent un «Ouais! Ohé ohé ohé», ils retombent vite dans ce désert qu'ils nomment leur village. Ils auraient ne serait-ce qu'une table de ping-pong en dur, ils s'estimeraient déjà très contents, mais une salle à eux pour écouter de la musique, jouer au tarot, etc., «ça serait top». «Faut pas rêver, dit Vin