Toulouse, envoyé spécial.
Six cars de CRS en faction à la gare, des patrouilles de policiers à tous les coins de rue, et des dizaines de journalistes français et étrangers à leurs trousses. Près de 10 000 supporters anglais ont été tenus à l'oeil tout le week-end à Toulouse. A l'approche du match Angleterre-Roumanie de ce soir, les batailles rangées de Marseille ont provoqué la mise en place dans la ville rose d'un imposant dispositif de sécurité: 1 600 policiers, le report de nombreux spectacles et animations de rue, et une fermeture anticipée de cafés et restaurants dès 23 heures. Seule ville de France à ne pas avoir fêté la musique hier soir, Toulouse est restée sur ses gardes.
Une cinquantaine de hooligans classés en catégorie C, les plus dangereux, a bien été repérée par les spotters les physionomistes de la police anglaise. Mais le chef des spotters lui-même, Eddie Curtis, se félicitait vendredi soir de la décision des autorités françaises de ne pas installer de grilles autour de la pelouse pendant le match et estimait qu'il y avait «moins de risques d'incidents graves à Toulouse qu'à Marseille». La principale crainte réside dans la présence de 4 000 supporters dépourvus de billet. Ras du poil, rosés à point et imbibés à plein, près de 350 d'entre eux ont passé le week-end reclus à 5 kilomètres au nord de la ville, au camping de Rupé. Là, entre Union Jack flottant au vent, portraits des Spice Girls et coffres de voitures pleins de canettes, les Anglais sont chez eux.