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Libération

GROUPE H, CROATIE-JAPON: 1-0. Nombre de Japonais ont eu leur billet au marché noir. Une défaite très cher payée.

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publié le 22 juin 1998 à 3h33

But pour la Croatie: Suker (77e).

Le Japon a perdu 1 à 0 contre la Croatie, et ce Japonais souriant aura perdu, en dix jours de vacances, 17 200 francs, soit le prix d'un package de base vendu par une agence de voyage du niveau de Nippon Travel Agency. Mais, pour lui, tout va finalement pour le mieux, son bus arrive à l'heure, son ticket n'est pas en chocolat et l'hôtel se trouve bien à l'adresse indiquée. Pour d'autres, le Mondial aura le goût de la faillite. A Tokyo, le yen a beau mollir, la corbeille de la gare de Nantes, elle, a fait des profits inespérés après la flambée du prix du ticket à Toulouse le 14 juin, ou des milliers de Japonais, naïfs ou entubés par une agence de voyages quelconque, ont dû monnayer jusqu'à 6 000 francs un billet. A Nantes, alléchés par cette aubaine, les revendeurs sont venus de loin, de la banlieue parisienne, et même d'Angleterre. On reconnaît le «dealer» à son maillot japonais, et à son accent. Il ne parle pas plus la langue de Mizoguchi que ses acheteurs potentiels ne bafouillent celle de Demy. Jeudi, alors que la première volée de «corbeaux bleus» (nom d'oiseau donné aux footballeurs et que les supporters nippons se sont approprié), le cours du ticket japonais était gentiment coté dans les pages services de la presse locale. De 5 000 à 12 000 francs la clef de la Beaujoire! Il n'en fallait pas plus pour que les honnêtes gens de Nantes détenteurs d'un billet acheté honnêtement à sa «valeur faciale» deviennent à leur tour des arnaqueurs da