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Libération

Tableau noir. Chilavert, l'ange gardien du Paraguay.

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publié le 22 juin 1998 à 4h03

De tous temps, les gardiens de but et les ailiers gauches ont été

considérés comme des joueurs un peu à part, taxés parfois de caractériels. Sans doute parce qu'ils sont souvent dotés de comportements différents des autres joueurs, à des degrés plus ou moins importants, et surtout d'une vision des événements très particulière. Si les purs ailiers gauchers ont tendance à disparaître, les gardiens, eux, bien évidemment, demeurent souvent des personnages aux réactions imprévues, héros de multiples anecdotes. José Luis Chilavert, le truculent goal paraguayen (possible adversaire de la France en 8es de finale), entre facilement dans ce panthéon. Dans son équipe, il s'est imposé comme le véritable leader. Capitaine, il encourage ses joueurs, leur donne confiance. Tacticien, il les replace constamment et, grâce à ses qualités de joueur, il sécurise non seulement sa défense, mais toute l'équipe. En deux matchs, il n'a concédé aucun but, réalisant, notamment contre l'Espagne, des arrêts de haut niveau. S'il influence son équipe, Chilavert agit aussi sur les adversaires, les forçant souvent à renoncer face à la détermination sans faille qu'il affiche dans ses buts. Sa plus grande originalité est sans conteste son rôle de buteur avec la trentaine de buts qu'il a inscrits depuis le début de sa carrière, dont quatre en sélection nationale. Il tire tous les penalties et les coups francs. Sa sortie du but contraint son équipe à mettre en place une stratégie d'après tirs. En l'occurrence com