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Libération

SYMPTOMES. Hasch.

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publié le 23 juin 1998 à 4h11

C'est dimanche, au parc des Princes (75016), que le foot a encore

affirmé sa fonction de grand accélérateur social. Aura-t-on assez rigolé, la semaine dernière, en relevant avec les collègues des Sports, que le gardien des buts jamaïquains s'appelait Barrett, et que le tirage avait placé son équipe dans le groupe H! Ce n'était qu'un début. A en croire les commentateurs de la joute opposant l'Argentine aux pittoresques autant qu'oecuméniques Reggae Boyz, il flottait, dans la moiteur caniculaire du Parc, des effluves euphorisants qui n'étaient pas de tabac blond ou de boisson jaune. Et quand le susdit Barrett encaissa son cinquième but, lequel achevait le triomphe des «footballeurs de la pampa», comme on dit dans l'Equipe, on n'a pas craint, dans les micros de Canal, de le mettre au compte d'une pollution herbeuse, d'un microclimat hallucinogène. Sont-ils spirituels, chez Canal! Ne boudons pas le plaisir d'avoir assisté en direct, sur nos écrans, à cette considérable avancée des moeurs: la cause de la dépénalisation du haschisch a fait dimanche, sur le gazon parisien, un pas de géant, et ce n'est pas le moindre des paradoxes que le football en ait été le catalyseur: il n'y a pas un an, un pétard, pour la fédé, valait trois mois de suspension. Barthez et Lama, les gardiens français qui en ont fait la peu planante expérience, ont dû légitimement se réjouir. Quant à cet après-midi ludique et festif que n'aura entaché, aux abords du stade ou ailleurs, aucun débordement de supporter