Sofia envoyé spécial
En Bulgarie, le lutteur est facilement reconnaissable. Il a forcément les épaules solides et le cou épais, mais il a aussi un uniforme, immanquablement un costume sombre de bonne confection locale. Son patron c'est ce qui les distingue en plus des épaules et du cou porte lui de la griffe italienne. On aura donc reconnu un couple célèbre et vieillot: le truand et son homme de main. L'un arrive en Mercedes, et l'autre, qui passe de longues journées oisives, par exemple, dans le hall d'un hôtel très moyen qui fait aussi casino très moderne, se précipite pour ouvrir la porte et surveiller le trottoir d'un air très professionnel. Le nom de lutteur, bortsis en bulgare, est donc devenu ici synonyme de bandit, mais il ne recouvre pas seulement les pratiquants de la gréco-romaine. L'appellation regroupe tous les adeptes des sports de force, et notamment les haltérophiles, qui furent un gisement de médailles olympiques pour la Bulgarie communiste. D'où l'explication couramment admise à Sofia sur le mauvais penchant des bortsis: après la chute du communisme, ils ont usé d'expédients pour se procurer les «médicaments» dont leur force se nourrit. Nous sommes là en plein sport et pas loin du ballon rond. Car ce qui caractérise la Bulgarie, c'est que la confrérie truande possède une bonne partie de l'économie, et par conséquent du football professionnel.
Blanchiment. Le président du CSKA Sofia est toujours entouré de bortsis. Lui-même en fut un, licencié dans ce mê