Marseille envoyé spécial
Shin Kwang-sup a préféré ne pas se maquiller. Se peinturlurer le visage, comme tout supporter qui se respecte, ne lui ressemblerait pas. La cosmétique est une affaire trop sérieuse, un métier même: Shin Kwang-sup tient à Séoul un magasin de produits de beauté. Trop sérieuse, mais pas suffisamment en tout cas moins que le football pour ne pas tout plaquer et confier à un ami, pour un mois, les clés de la boutique. «Des vacances exceptionnelles», rigole celui qui, normalement, ne prend qu'une semaine de congé par an. Sa seule fantaisie, signe qu'il est là, quand même, pour en profiter: une casquette rouge de golfeur, visière sur la nuque. La tenue, sinon, est celle du parfait civil, pantalon jaune-vert à carreaux sur les fesses et T-shirt rouge sur les épaules. L'appareil photo est bien calé dans la paume de la main gauche, le lacet de sa housse bien enroulé autour du poignet, tel un bracelet. Pour mieux se prémunir contre les pickpockets.
Business. Shin Kwang-sup, 46 ans, célibataire, a dépensé deux mois de salaire pour venir en France. En Europe plutôt, car, mis à part ses trois étapes à Lyon, Marseille et Paris, c'est à Francfort qu'il passera le plus de temps. Un mois. Un ami y tient un restaurant sud-coréen. Il en profitera pour faire du business. Il connaît bien l'Allemagne, Shin Kwang-sup, l'Autriche et la Hongrie aussi, qui font partie de son rayon d'action. La France? «C'est la première fois que j'y mets les pieds. Je n'y fais pas d'affaires