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Libération

SYMPTOMES. Psychose.

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publié le 24 juin 1998 à 4h17

C'est lundi soir. Devant votre télé, vous regardez un ma foi pas

déplaisant match mettant aux prises, selon les stéréotypes coutumiers, les «artistes latins» de la Roumanie à de «solides» Anglais au kick and rush plein d'allant, quoiqu'un peu fruste" ça manque bien un peu de buts, mais ce devrait venir, et c'est avec une relative sérénité que, la mi-temps venue, vous allez traîner sur d'autres ondes, pour prendre la température. Forcément, avec tout ce que l'on vous a dit, relativement à la population supportrice des joueurs de Sa Gracieuse, vous vous méfiez. Sur la place du Capitole, les images, tournées dans la journée, sont rassurantes, même si les commentaires font état de quelques milliers d'Anglois dépourvus de billet. Il y a bien cette histoire de clavicule cassée, d'un journaliste anglais ayant malheureusement croisé quatre de ses compatriotes, mais, grosso modo, ça baigne. A la reprise, vous vous découvrez sans raison un peu tendu. Quand les Roumains marquent, vous guettez, dans les tribunes, les réactions rouge et blanc. Le temps passe plus vite. Puis vient cette égalisation, qui vous fait vous dire que c'est peut-être mieux ainsi, pour la tranquillité de la Ville rose. Ainsi, vous surprenez-vous à ne plus suivre une partie de football, mais à ne plus que supputer les conséquences, en termes de violence urbaine, d'un «score de parité» (comme on dit dans l'Equipe). Et puis, alors qu'il reste peu de minutes, survient l'autre but roumain, ultime, pour une victoire de