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Libération

Vu de PontarmeRelâchement

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publié le 24 juin 1998 à 4h17

La sève vive du village,66 écoliers (21 à la maternelle et 45 du CP

au CM2), est suffisante pour qu'à l'heure de la récré on n'entende plus le gazouillis des oiseaux perchés dans le bouleau du fond de la cour. Balle au pied, Jonathan, Ronaldo local, dribble William, avant de rejoindre ses camarades sous le préau. A la question de leurs professeurs: «Qui a la télé chez soi?», 98% des index se lèvent. Ils sont plus de 60% à en posséder deux ou trois. Une seule main se dresse pour annoncer six postes au foyer. L'effet Mondial joue à fond, sept élèves sur dix (hors maternelle) ont au moins un objet, gadget, ou vêtement, estampillé France 98. Compatissants, Michelle Dupuich et Hervé Gleize, les profs, gomment les devoirs lorsque notre team national se produit. Les gosses, habitués à se coucher tôt, soulignent un relâchement parental. Ils ont enregistré, peu ou prou, une certaine liesse au foyer. Ainsi, Nicolas entend-il plus régulièrement sa mère s'écrier: «Ouais, ouais!» Guillaume est un peu marri: «Mon père veut jamais regarder les matchs.» Loris, qui tout comme sa mère n'est pas foot, a remarqué que celle-ci s'y intéresse un peu plus et supporte particulièrement le Maroc, où elle a vécu. Chez Laura: «Papa encourage à crier.» Autre constat (une minorité): les repas sont moins frugaux, et sandwichs ou jambon-chips ont la cote. Du côté des plus petits, on se plaint de voir les programmes de dessins animés sérieusement perturbés. Suite à un travail effectué à l'école sur le fair