Lyon envoyé spécial
Un poulain dans un pré. Voilà ce qu'évoque David Trezeguet, avant-centre de l'équipe de France. La terre serait déjà trop petite pour ce jeune homme de 20 ans, né en France de parents argentins. David Trezeguet, c'est un corps tout en jambes, un emportement adolescent, des yeux noisette qui virent au noir quand l'impatience le submerge devant le but. On voudrait le peindre en ingénu fragile, mais ces tableaux-là ne trouvent plus acquéreur. Le poste d'attaquant est la niche des grands destins. Son père, ancien joueur, lui a un jour soufflé que le sien l'amènerait sur une voie royale. Mais il faut au fils apprendre à maîtriser la fougue pour toucher la grâce du buteur, à condition toutefois que les ballons vous parviennent dans les pieds. Pourtant, hier face au Danemark et ses 11 joueurs élevés sous la mère, le jeune homme a bien tenté de courir plus vite que le vent. Son coup de tête à la 4e minute, sur un centre de Bernard Diomède, tombe entre les grosses mains de Peter Schmeichel, géant danois, né de père polonais, et fameux gardien de but. Entre les deux hommes, le même sang doit couler. Pétris avec la même farine, ces deux-là vont se renifler jusqu'à la 85e minute, quand Stéphane Guivarc'h remplacera le pur-sang. Car ce grand corps pousserait encore. C'est ce qu'aime dire Aimé Jacquet quand il évoque l'impétuosité du Monégasque. David Trezeguet, sans son siamois Thierry Henry, est un peu comme un jumeau qui aurait perdu la main de son autre. Alors Trez