Habitués des phases finales de Coupe du monde, les Pays-Bas font
partie des favoris du Mondial. En 1974, l'équipe conduite par Johan Cruyff, finaliste de la compétition, développait un jeu léché, tourné vers l'offensive, un football qualifié de «total». La légende des «Oranges» était née. Forte du passé de ses devancières, l'équipe actuelle cherche à se forger sa propre identité. Christian Gourcuff met en parallèle ces deux époques du football néerlandais.
Le football n'est plus «total»" «En 1974, la tactique n'occupait pas une place aussi prépondérante. Alors que, dans la plupart des équipes, les défenseurs se contentaient de défendre et les attaquants d'attaquer, dans le schéma néerlandais, tous les joueurs semblaient concernés par les deux secteurs de jeu. Un «football total», conquérant, dans lequel les joueurs faisaient preuve d'une grosse dépense d'énergie, avec déjà la notion de pressing haut. Ils formaient un bloc solidaire devant comme derrière. A l'époque où prédominaient le catenàccio et l'esprit défensif, eux ne se contentaient pas de subir le jeu et de procéder par contres. Ce jeu alors révolutionnaire a inspiré bon nombre des équipes actuelles.
La comparaison est évidemment faussée par l'évolution du jeu. Néanmoins, un certain nombre de constats s'imposent. Longtemps, les joueurs néerlandais se sont distingués par des qualités athlétiques supérieures aux autres, comme Cruyff dans les années 70, mais aussi Rijkaard ou Gullit dans les années 80. Actuellement, même s