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Libération

Drôle d'endroit pour une rencontre. Après les matchs, les journalistes se bousculent dans la «zone mixte» pour voir les joueurs.

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publié le 25 juin 1998 à 4h21

C'est un véritable rituel qui s'organise dans chaque stade à l'issue

des matchs dans un local baptisé «zone mixte». Cette expression désigne un lieu dont l'accès est scrupuleusement filtré, où entraîneurs et joueurs viennent rencontrer la presse. Tous les médias n'y accèdent pas. Quand la France ne joue pas, seule une douzaine de journaux français y sont admis. Deux papiers rouges, précieux sésames, pour Libération, le double pour l'Equipe, lors du match d'ouverture à Saint-Denis. Aucun pour Libé lors du match Allemagne-Yougoslavie à Lens, dimanche: un oubli rattrapé par une liste d'attente, ouverte à une heure du coup d'envoi. A la sortie, le laissez-passer est donné au journaliste par les vigiles et s'échange allègrement avec les confrères restés dehors.

Ambiguïté. Zone mixte: les mots déjà posent question. La gent féminine est certes admise dans cet espace, mais la présence d'une poignée de femmes sur quelques centaines de personnes pousse à penser qu'il s'agit d'une autre mixité. La zone est peut-être dite mixte parce que les joueurs des deux équipes, dûment douchés et rhabillés en tenue de ville, s'y côtoient le plus civilement du monde, même après avoir livré une âpre bataille sur la pelouse. Ou bien la mixité renvoie-t-elle au mélange entre footballeurs et journalistes?

Mélange n'est pas le mot. La topographie du lieu ne le permet pas. Trois quarts d'heure après le coup de sifflet final, une porte lâche quelques joueurs de chaque équipe dans un couloir d'1,50 mètre de l