C'est toujours la même chose avec ces affaires d'arbitrage
contestable: on s'offusque d'abord très fort, puis on revoit l'action au ralenti en faisant avec la bouche des «mmouais» dubitatifs; on disserte un peu mécaniquement sur l'utilité du replay-vidéo, avant de se résigner avec toujours les mêmes mots («l'arbitre a toujours raison»). Le plus souvent, ça passe mal, mais ça passe. Mardi, sur le coup de 23 heures et les écrans de Canal, qui proposaient les images simultanées de la liesse norvégienne et du désespoir marocain, ça se passa absurdement, parce que ce non-penalty nordique à Marseille qui sortait les Nord-Africains à Saint-Etienne constituait évidemment une faute d'arbitrage: je veux dire qu'il n'était que cela.
Comme à l'instant de la mort, dit-on, repassèrent alors en accéléré pas mal de petits arrangements arithmético-diplomatiques, dont le match nul Autriche-RFA de 1982, cet himalaya de cynisme qui fit chuter l'Algérie, reste à ce jour le plus exemplaire. Mardi soir, on eut beau chercher des tas de raisons mercantiles à un tripatouillage des comptes, on n'en trouva nulle; au contraire: pour le business, la présence au deuxième tour de «petites équipes» passerait plutôt, cette année, pour un bonus. Même le sourire éclatant de «l'homme en noir», désignant sur la pelouse marseillaise le point de penalty, plaidait pour sa bonne foi, pour son innocence.
Deux équipes africaines (outre le Maroc, le Cameroun, qui se vit également un peu voler dans l'après-midi) ont ainsi