Madrid de notre correspondant
Les joueurs espagnols ont quitté la France, hier, séparément, tête basse. Mieux valait éviter une arrivée en groupe à l'aéroport de Madrid: les esprits des aficionados sont échauffés après cette défaite au premier tour, le plus mauvais résultat depuis le Mondial argentin de 1978.
A Madrid, autour des zincs, les têtes sont longues, l'humeur hésite entre l'abattement et la furie et le langage expressif des Espagnols se relâche plus que jamais. Surtout des Espagnoles, comme Pilar: «Cette équipe, c'est une bande d'imbéciles, il n'y a aucune excuse, on ne devrait même pas leur payer le billet retour; vendredi, ils se sont grattés les couilles, ils n'ont rien branlé face au Paraguay (0-0).» La belle victoire devant la Bulgarie, avant-hier, n'a servi à rien, puisque le Paraguay s'est qualifié en battant le Nigeria. Surtout, elle n'a mis aucun baume sur le coeur des Espagnols. «Ils ont bien joué, et alors? Le plus important, c'était de gagner, ou en tout cas de faire mieux, lors des premiers matchs, lance Rafa, le plus enrageant, c'est que c'est une bonne équipe, qui aurait sûrement battu la France en huitième de finale.»
Et pas question d'invoquer le manque de chance. «Quand tu pars parmi les favoris, tu ne te réfugies pas derrière la chance, estime Sergio, simplement tu n'alignes pas six défenseurs face au Nigeria, et tu ne t'endors pas devant le Paraguay.» Personne ne songe non plus à reprocher au Nigeria son manque d'entrain, mercredi devant le Paragu