Menu
Libération
Reportage

Douvres- Calais, quatre tournées à l'heureLe gros souci des Anglais sur le ferry: trouver de la bière.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juin 1998 à 4h25

Douvres envoyé spécial

Alex, Keno, Bully et Rob, quatre potes qui se sont connus sur les chantiers de construction, sont partis de Southampton hier matin à 7 heures.Un sac à dos chacun, deux grands drapeaux «brits» pour tous, quelques packs de bière pour le train. Et des mois d'économies en poche. «Six mois!», confie Rob. Ses bras tatoués et son gros anneau à l'oreille gauche ne doivent pas faire illusion, il est le «rangé» de la bande. 27 ans, marié et père de deux petites filles dont l'aînée à 7 ans. Keno aussi est père d'une fillette. Les deux autres sont célibataires. Ils parlent avec un accent du Nord, qui leur fait dire «vry mounch» pour «very much». Ces économies-là, Rob ne s'en est pas vanté chez lui. «Elle pourrait pas comprendre. Boire et rigoler pendant trois jours, c'est un truc d'homme.» A part les tatouages de Rob, ils ont tous les quatre l'air de bons petits Anglais, l'écusson de leur équipe sur le sweat-shirt n'est pas plus voyant que celui d'un college.

Première rencontre avec Scotland Yard à Douvres. Leur allure sage n'a pas trompé les spotters postés à l'embarquement du ferry. «Parmi nous, il y en a un ou deux qu'ils doivent connaître un peu», commente sobrement Alex, 27 ans, cheveux blonds courts plaqués au gel. «Ils ont noté nos noms. Même moi qui étais habillé avec ma chemise à petits carreaux, j'y ai eu droit», rigole Keno, le «catholic» du groupe comme disent ses copains, parce qu'il est né à Liverpool. Trois d'entre eux ont un billet pour le match. Ke